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Les féministes québécoises ne se prononceraient pas sur la lutte menée par les femmes iraniennes

Les féministes québécoises ne se prononceraient pas sur la lutte menée par les femmes iraniennes
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI


Les féministes québécoises ne se prononceraient pas sur la lutte menée par les femmes iraniennes depuis plusieurs semaines pour la reconnaissance de leurs droits, car «elles ne connaissent pas bien le conflit et ne le maitrisent pas bien», a fait valoir la féministe Kim Lévesque-Lizotte au micro de Sophie Durocher à QUB Radio. 

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L’humoriste et co-autrice de la série «Avant le crash» a publié une série de «stories» Instagram lundi dernier dans lesquelles elle mentionne que les médias semblent se régaler du thème «pourquoi les féministes occidentales/québécoises n’appuient pas les Iraniennes».

Pour Kim Lévesque-Lizotte, « c’est une espèce de procès d’intention qui sort de nulle part.»

  • Écoutez l'entrevue avec Kim Lizotte à l’émission de Sophie Durocher via QUB radio : 

«En tant que féministe, je me prononce surtout sur les causes qui me concernent, qui concernent la société, que je sens que je maitrise ou sur des injustices», a-t-elle expliqué.

«Se mobiliser, s’organiser, s’éduquer, ça prend du temps, il y en a des militantes sur le terrain, il y a eu des manifestations», a rappelé l’humoriste, ajoutant que ces femmes-là ne sont pas entendues, car elles n’ont pas de tribune.

«Ce qui nous réunit toutes comme femmes, que ce soit Québécoises, Iraniennes, de gauche ou de droite, c’est notre impuissance face à ce qu’il se passe en ce moment et ça explique en grande partie le silence», a déploré Mme Lévesque-Lizotte.

«Ce qui est beau c’est de voir ces femmes prendre le contrôle de leur destinée, se révolter. Ça fait en sorte qu’on se prononce moins parce que l’injustice n’est plus à dénoncer parce qu’elles l’ont pris en charge, a-t-elle affirmé. Ça arrive qu’on ne soit pas d’accord et ça arrive souvent en tant que femmes privilégiées blanches de se faire reprocher de s’approprier des combats qui ne nous appartiennent pas.»

Sans le nommer, Kim Lévesque-Lizotte dénonce ici le syndrome du sauveur blanc, soit le fait, en tant qu’occidentaux, de vouloir venir au secours des personnes racisées et oppressées pour se mettre en avant. Ce concept néocolonial est souvent dénoncé dans les milieux militants, car il ne tient pas compte des réalités et des véritables besoins des personnes oppressées.

Ainsi, la tendance populaire de se couper une mèche de cheveux, en soutien aux femmes iraniennes, est controversée.

Selon elle, ce qu’il faut retenir, c’est que c’est le choix de certaines Iraniennes de brûler leur voile comme ça peut être le choix de certaines femmes de vouloir le porter.

«Elles ont pris elles-mêmes leurs décisions», a-t-elle conclu.

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