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Pour une raison indéterminée, la mortalité infantile augmente en France

Photo d'illustration d'un nourrisson à la maternité

Photo d'illustration d'un nourrisson à la maternité - Fred dufour-AFP

La mortalité infantile a augmenté de 7% en France en 10 ans révèle une étude de l'Inserm. Une augmentation que les scientifiques peinent à expliquer même si les pédiatres pensent avoir quelques pistes.

La France enregistre une hausse inquiétante de la mortalité infantile. C'est ce que révèle une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publiée dans la revue scientifique The Lancet. Le taux de mortalité des nourrissons a ainsi augmenté de 7% en moins de dix ans dans l’Hexagone. Entre 2012 et 2019, sur 1.000 naissances, la France est passée de 3,32 décès à 3,56 décès de nourrissons de moins d'un an.

Si l'on compare ce chiffre à la Suède ou à la Finlande, il y a dans notre pays un "excès" de 1.200 décès chaque année chez les enfants de moins d'un an alerte dans les colonnes du Monde le Professeur Martin Chalumeau, pédiatre à l'hôpital Necker à Paris, et coauteur de l'étude.

Les chercheurs de l'Inserm ont constaté que presque la moitié des décès de nourrissons avaient lieu au cours de la première semaine de vie et 24% survenaient même au premier jour.

La précarité et la hausse de l'obésité en cause?

Une hausse qui ne s'explique pas pour le moment. Des pistes sont explorées par les chercheurs, parmi lesquelles les malformations congénitales ou le poids à la naissance.

Les professionnels aimeraient que la France fasse davantage de recherche. Pour l’instant ce sont les pédiatres qui émettent quelques hypothèses: "L'étude ne donne pas d'explications, elle propose des pistes. Ainsi l'âge des mamans a augmenté et on sait que c'est un facteur de risque. L'obésité aussi a augmenté, c'est aussi un facteur de risque", assure à RMC Robert Cohen, président du Conseil national professionnel de pédiatrie.

"L'autre facteur majeur, c'est l'augmentation du pourcentage de gens qui ont des difficultés sociales. Avec tout ça, on arrive à une remontée difficilement acceptable pour un pays développé", ajoute-t-il alors que la précarité empêcherait à certaines mères d’être suffisamment suivies médicalement.

Bettina De Guglielmo (avec G.D.)